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COVID19 – Les symptômes

in Sciences

Symptômes

Les médecins rapportaient au début de la crise sanitaire du Covid-19 que dans 80% des cas symptomatiques, cela ressemblait à un gros rhume.

De nombreux organes impactés

Une étude du 20 août 2020 a montré que 52% des personnes positives au coronavirus étaient asymptomatiques (en tout cas sur la souche d’origine). Parmi les personnes qui ont des symptômes, les principaux sont les mêmes que la plupart des cas de grippe : de la fièvre, de la toux, des douleurs musculaires, un essoufflement et des difficultés respiratoires.  

Dans les cas les plus graves, l’infection pouvait provoquer une pneumonie, un syndrome respiratoire aigu sévère, une insuffisance rénale et même la mort. Les effets du virus s’avèrent évidemment plus graves chez les personnes les plus fragiles, comme les personnes âgées ou obèses.

D’autre part, les chercheurs ont pensé dès 2020 que la Covid-19 pouvait affecter le système nerveux central et d’autres organes. Les symptômes neurologiques de la Covid-19 ne touchaient qu’une minorité de personnes : 8% souffrent de maux de tête et 1% de nausée et de vomissement.

Cependant, une étude d’avril 2020, montrait que 70,3% souffraient de céphalées, 70,3% de perte d’odorat, 67,8% d’obstruction nasale, 63,2% de toux et 63,3% d’asthénie, 62,5% de myalgies, 60,1% de rhinorrhée, 54,2% de dysfonction gustative et 52,9% de maux de gorge, fièvre 45,4%. D’autres déclarent une diarrhée ou des éruptions de la peau ou encore une décoloration des doigts ou des orteils. Les auteurs de l’étude signalent que parmi leurs patients, 962 étaient des femmes (67,7%) et 459 des hommes (32,3%). Dans une étude parue le 6 mai 2021 (Institut Pasteur, CNRS, Inserm, Université de Paris et AP-HP), des chercheurs français ont découvert les mécanismes à l’origine de l’anosmie chez certains patients touchés par le Covid-19 et estiment qu’un test PCR nasopharyngé peut se révéler négatif alors même que le virus persiste au fond des cavités nasales.

Globalement, on constate que les hommes sont majoritairement affectés par la toux et la fièvre. Les femmes par une perte d’odorat, maux de tête, obstruction nasale et fatigue. Les jeunes par des troubles ORL et les séniors par une fièvre, une fatigue et une perte d’appétit. 

Les données compilées par des chercheurs du Bureau britannique des statistiques nationales (Office for National Statistics) ont révélé qu’une perte du goût et de l’odorat (anosmie) était le symptôme du Covid-19 le plus fréquemment signalé parmi ceux ayant été testés positifs d’août à octobre. Parmi les plus de 35 ans, entre 20 et 40% souffraient d’anosmie, contre environ de 15 à 25% ayant de la fièvre et 13 à 18% une toux. La différence était encore plus prononcée chez les jeunes, avec jusqu’à 60% des moins de 35 ans souffrant d’anosmie contre de 15 à 25% ayant de la fièvre et moins de 10% une toux.

En novembre 2020, Natalia Pchenitchnaïa, une experte russe citait un nouveau symptôme de la maladie : les oreilles bouchées. Elle évoquait une étude réalisée en Turquie dont les auteurs ont analysé les symptômes de 172 patients atteints du Covid-19 pour découvrir ce signe chez 31 personnes, soit 18%.

Certaines personnes testées positives n’ont pas rapporté de fièvre. Dans un rapport de l’OMS publié en février 2020, relayant une étude sur 55.924 malades chinois testés positifs au coronavirus, la fièvre était présente chez 88% des sondés. Alors que dans l’étude européenne d’aout 2020, menée sur des formes légères à modérées de Covid-19, elle ne concerne que 45% des sujets. Quand il y a fièvre, elle est plutôt légère (37,5 à 38°). Est-ce qu’une mutation du virus pourrait expliquer cela ? Probablement car ce coronavirus mute régulièrement, il a déjà connu de nombreuses mutations depuis son apparition.

Yan-Chao Li, chercheur à l’université de Jilin en Chine, discutait cette hypothèse dans un article paru dans The Journal of Medical Virology le 27 février 2020 (et corrigée au 17 mars 2020). Le virus n’avait pas encore été observé dans le tronc cérébral des malades. Le neurotropisme du SARS-CoV-2, responsable de la Covid-19, n’était à ce stade qu’une supposition et les données scientifiques manquaient pour l’attester avec certitude.

En revanche, une étude menée sur 240 patients atteints de la Covid-19 décrit des manifestations neurologiques comme des pertes de conscience et des troubles cérébrovasculaires aigus dans 88 % des cas sévères étudiés. Des médecins rapportent qu’une minorité de patients se plaignent d’anosmie. Il s’agit d’une perte d’odorat souvent associée à une perte de goût (agueusie). Cela a longtemps fait l’objet de débats mais une étude américaine publiée le 19 mai 2020 dévoile que sur 1.002 patients atteints de la Covid-19, la moitié souffrait d’une perte d’odorat, 48 % d’une perte de goût. Des scanners du nez et des sinus effectués sur des patients Covid-19 atteints de perte d’odorat ont révélé que la partie de leur nez responsable de la perception des odeurs, la fente olfactive, se retrouve bloquée par un gonflement des tissus mous ainsi que par du mucus.

Concernant la perte d’odorat, des chercheurs de l’INRAE expliquent que le SARS-CoV-2 entre dans les cellules par un récepteur spécifique, appelé ACE2. Les neurones olfactifs présents dans le nez sont entourés de cellules de soutien dites sustentaculaires qui ont ce récepteur spécifique ACE2. Il semblerait donc que le SARS-CoV-2 infecte massivement ces cellules sustentaculaires mais pas les neurones olfactifs. Ils ont constaté qu’en plus de l’infection des cellules de soutien, il y avait une desquamation de la muqueuse nasale, ce qui pourrait expliquer la perte d’odorat. La desquamation de la muqueuse nasale entraîne une perte des neurones olfactifs responsables de la détection des odeurs. Les chercheurs ont observé une récupération de 50% de la structure initiale de la muqueuse nasale, 14 jours après le début de l’infection. Ils soulignent que la muqueuse nasale est capable de se régénérer tout au long de la vie grâce à des cellules pluripotentes.

Les dermatologues, quant à eux, ont alerté population et corps médical sur ce qu’ils considèrent comme des « manifestations cutanées » de la maladie Covid-19 : pseudo-engelures, urticaire, rougeurs persistantes… Cela reste à confirmer mais il s’avère que certains patients présentent des signes dermatologiques qui ressemblent à celles provoquées par la varicelle ou la rougeole. Ces lésions, souvent au niveau des pieds, se résorbent généralement d’elles-mêmes, sans laisser de trace sur la peau.

Il semble que la durée d’incubation du virus originel variait en général de 3 à 5 jours, mais parfois jusqu’à 14 jours. Le gouvernement gère une page d’informations officielles.

En janvier 2022, plusieurs cas positifs au variant Omicron ont révélé un symptôme peu connu : la paralysie du sommeil. Celles-ci auraient été confrontées à une impossibilité d’effectuer le moindre mouvement, dans des situations d’endormissement ou de phase de réveil. L’origine de ces paralysies pourrait venir du stress engendré par les différentes restrictions de type confinement ou couvre-feu mises en place à travers le monde depuis deux ans. Cette analyse doit encore être confirmée par des études scientifiques plus poussées dont les conclusions pourraient permettre d’officiellement répertorié ce nouveau symptôme apparu. La paralysie du sommeil, bénigne et fréquente, se manifeste lorsque vous êtes réveillés, mais que vous êtes incapables de bouger. Cela peut se déclencher au moment de s’endormir ou en phase de réveil.

Quant à la durée des symptômes, se remettre d’une infection au coronavirus est assez long. Des malades ont rapporté une fatigue prolongée et une perte de goût et de l’odorat pouvant s’étaler sur 8 à 10 jours. D’après l’étude européenne du 20 août 2020, la durée moyenne des symptômes est de 11 +/- 5 jours. Durant cette quinzaine de jours, de nouveaux symptômes peuvent apparaître quand d’autres partent, expliquait Olivier Sadou. La guérison est spontanée « sauf quand il y a une forme grave et qu’on se retrouve en réanimation ».  

Le Covid Long

Quant à la persistance des symptômes, « The Lancet » a publié le 09 janvier 2021 une étude portant sur une cohorte de plus de 1.700 patients chinois hospitalisés au printemps 2020, qui montre que 76 % d’entre eux souffraient encore, six mois plus tard, d’au moins un symptôme.

Une étude publiée dans The Lancet Psychiatry, le 6 avril 2021, qui a porté sur plus de 200.000 patients, montre 34% des patients remis d’un Covid-19 développent un trouble neurologique ou psychiatrique dans les six mois suivant l’infection. Leur gravité est variable, et peut augmenter dans les cas de Covid sévère.

Est-ce à rapprocher des « COVID long« , forme durant laquelle des symptômes persistent plusieurs mois après l’infection ? Récemment, des chercheurs ont montré qu’un des symptômes neurologiques principaux du COVID long, le « brouillard cérébral », peut non seulement persister plus longtemps que prévu, mais également empirer.

Une étude française sortie en décembre 2021 et portant sur 27.000 personnes qui disaient souffrir de la « covid longue » a rapporté que seules 1.091 d’entres elles ont testé positif à un test sérologique. En d’autres termes, 96% de ces 27.000 personnes n’ont jamais eu le covid.

Interview de Cédric Lemogne, chef du service psychiatrie Hotel-Dieu, coordinateur de l’étude. 

La revue The Lancet publiait le 20/01/2022 une étude portant sur 1,2 million de personnes au Royaume-Uni. Elle a montré qu’il y avait moins de chances de symptômes Covid19 d’une durée de 28 jours ou plus chez les personnes ayant reçu deux doses de vaccins – le risque de développer un Covid long serait réduit d’environ 50% chez celles qui avaient une double vaccination.

Selon certains scientifiques, cela pourrait être dû à la suppression additive de la réponse immunitaire à chaque vaccination. Bien qu’une telle suppression soit potentiellemetn bonne pour un Covid19, un système immunitaire affaibli peut avoir d’autres implications dans la lutte contre d’autres maladies infectieuses, de la réduction de l’activité auto-immune, de la réduction de l’incidence du cancer et de la réduction des comorbidités en supprimant les niveaux de fibrinogène.

Cette étude sera probablement contredite par une autre étude d’ici quelques années qui montrera l’émergence des effets secondaires de la vaccination en masse. 

Des effets neurologiques

Il semblerait aussi que le Sars-Cov-2 impacte le cerveau. 

En octobre 2020, l’équipe du Professeur Adam Hampshire de l’Imperial College de Londres a analysé les résultats des tests cognitifs de 84.285 personnes ayant contracté le virus ou suspectées de l’avoir contracté. Les résultats de cette étude indiquent que les malades ayant souffert d’une forme grave de l’infection « obtiennent de moins bons résultats aux tests cognitifs dans plusieurs domaines que ce à quoi on pourrait s’attendre compte tenu de leur âge ». Le Professeur Adam Hampshire va même jusqu’à dire que cette baisse de performance équivaut à un vieillissement du cerveau de 10 ans chez ces personnes infectées.

Dans un article publié le 29/11/21, la Société de radiologie d’Amérique du Nord (RSNA) a voulu déterminer l’incidence des dégâts cérébraux chez les patients avec une infection confirmée par le SARS-CoV-2. « Notre étude montre que les complications dans le système nerveux central représentent une cause significative de morbidité et de mortalité dans cette pandémie dévastatrice », a déclaré Thomas Jefferson, directeur de l’unité de radioneurologie à l’université de Philadelphie. Sur les 39.750 patients pris en charge dans les 11 centres médicaux ayant participé à l’étude (aux États-Unis et en Europe), 4.342 ont passé un examen d’imagerie médicale du cerveau. Et pour 10 % d’entre eux, les images ont montré des anomalies visibles.

Dans un article paru le 7 mars 2022 dans Nature, un groupe de recherche de l’Université d’Oxford, en Angleterre, a comparé des images cérébrales « avant-après » l’infection de plusieurs centaines de patients avec celles de personnes non infectées. Les scientifiques anglais ont analysé 785 scanners cérébraux de l’UK Biobank, la base de données médicale la plus importante du pays, réalisés sur des personnes âgées de 50 à 80 ans. Parmi ces patients, 401 ont été testés positifs au SARS-CoV-2 entre le premier examen et le second, qui a lieu en moyenne 141 jours après le diagnostic de la Covid-19, et les autres n’ont pas été infectés.  Il semblerait qu’avoir une forme légère ou modérée de la Covid-19 n’empêche pas la formation de séquelles à long terme. Les chercheurs anglais ont montré que le cerveau de patients âgés subit aussi des altérations, même quand leur état de santé ne justifie pas une hospitalisation.