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Retrait du dioxyde de titane

by 5 mars 2020

Un progrès ! Depuis début janvier 2020, le dioxyde de titane (E171) est interdit dans le domaine de l’alimentation, du fait de ses risques pour la santé. Il faisait partie des nombreux additifs alimentaires que l’industrie utilise régulièrement pour camoufler la grande médiocrité des ingrédients utilisés dans ses produits.

Qu’est ce qu’un additif ?

Naturels ou synthétiques, les additifs alimentaires (colorants, conservateurs, antioxydants, agents texturants, édulcorants, exhausteurs de goût, etc.) sont employés pour modifier les qualités organoleptiques d’un produit : son arôme, son goût, sa couleur ou sa texture.

Dans le cas des aliments ultra-transformés, ils servent surtout d’agents cosmétiques, afin d’exacerber, de masquer, d’imiter ou de restaurer des qualités sensorielles perdues au cours de l’ultra-transformation (fractionnement – ou cracking –, fabrication, transformation, traitement, conditionnement, transport, entreposage).

Christophe Brusset, auteur de Vous êtes fous d’avaler ça ! (Editions Flammarion) explique que « La plupart sont inutiles, et servent à compenser un manque de qualité intrinsèque du produit ».

Philippe Chavanne, auteur de Additifs alimentaires (Editions Mozaïque santé) va dans le même sens : « Il s’agit de mieux connaître les additifs alimentaires pour éviter leur toxicité . » Il ajoute qu’ils servent « à camoufler la médiocrité des ingrédients et préparations industriels low cost, et à tromper le consommateur sur la qualité réelle des produits » .

Quelle lisibilité ?

Bien souvent, il est difficile de s’y retrouver dans cette jungle des additifs, leurs appellations manquant un peu de lisibilité. Par exemple, un simple caramel, classé sans risque dans les guides de référence sur les additifs alimentaires, apparaît sous le code E150a, tandis que sa version au sulfite d’ammonium (qui donne sa couleur brune aux colas, bières et autres aliments ultra-transformés),  classée rouge, car probablement cancérigène et génotoxique, correspond au E150d. Une simple petite lettre qui fait toute la différence.

Les additifs peuvent aussi être indiqués par leur nom savant et, le plus souvent, parfaitement inintelligible pour le commun des consommateurs. Ex : « parahydroxybenzoate d’éthyle » ou E214, présent dans les charcuteries industrielles, les biscuits apéritifs, les confiseries, etc., ou encore, « esters mono- et diacétyltartariques des mono- et diglycérides d’acides gras » ou E472 qu’on retrouve, entre autres, dans les produits de boulangerie, les boissons alcoolisées, les fruits et légumes secs, etc. Également classé rouge.

Un combat de longue haleine

Faire retirer du marché un additifs est souvent un long et pénible combat. Après une longue et tumultueuse trajectoire, entre dénégations, incertitudes dans l’expertise, lobbying des industriels et atermoiements des autorités, le désormais célèbre dioxyde de titane E171 est interdit depuis le 1er janvier 2020, dans le seul domaine alimentaire : les médicaments, compléments alimentaires et produits d’hygiène tels que les dentifrices ou les crèmes solaires ne sont pas concernés par cette interdiction.

Ce colorant blanc ou révélateur de couleurs, enrobant et opacifiant, associant « micro- et nanoparticules » (dont la nocivité n’a jamais été testée), serait capable de franchir les barrières physiologiques, d’accéder à certains organes comme le foie, de s’y accumuler, puis de s’infiltrer jusque dans le sang. En passant, cette exposition induirait des micro-inflammations, à l’origine de perturbations au niveau de la flore intestinale, donc des réponses immunitaires. Cet additif jouerait aussi un rôle dans la formation de lésions précoces de cancer colorectal.

Ce n’est qu’un début, et il faudra encore batailler longtemps pour faire retirer d’autres additifs. Par exemple, deux émulsifiants (E433 et E466), utilisés couramment (notamment dans les produits laitiers et crèmes glacées industriels, produits de boulangerie, sauces, soupes, confiseries, etc.), sont de plus en plus suspectés d’affecter la santé intestinale. Ils tendraient à modifier la composition du microbiote et du mucus protecteur, ainsi qu’à déstabiliser les jonctions serrées de la muqueuse intestinale, causant réactions métaboliques ou inflammatoires et maladies chroniques de l’intestin ou auto-immunes.

Espérons aussi que l’aspartame (E951), les différents glutamates (E620 à E625) ou encore les nitrites et nitrates (E249 à E252) fassent bientôt partie des additifs interdits.

Effets indésirables des IPP

by 5 mars 2020

Le syndrome de reflux gastro-œsophagien (RGO) est une maladie chronique. Les symptômes (brûlures, régurgitations…) peuvent être quotidiens ou intermittents en fonction de l’alimentation et des activités.

Le contenu gastrique acide passe la jonction gastro-œsophagienne et remonte le long de l’œsophage, parfois jusqu’à la bouche. Tout le monde a des épisodes de reflux – un phénomène physiologique – mais il devient pathologique lorsqu’il occasionne des symptômes ou des lésions de la muqueuse de l’œsophage.

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont souvent prescrits dans les cas de reflux gastroduodénal et d’ulcère gastroduodénal. Dans la mesure où ces pathologies s’inscrivent souvent dans la chronicité, les patients qui en souffrent sont amenés à prendre les IPP de façon régulière.

Comme les antidépresseurs, les antibiotiques, les antidouleurs, les IPP sont une des vaches à lait de l’industrie pharmaceutique. A base d’oméprazole, ésoméprazole, lansoprazole, pantoprazole, rabéprazole, ils ont un effet antiacide et probablement de nombreux effets “indésirables”.

Les études sur les dangers des IPP se succèdent et… …se contredisent. Il semble que de nombreuses études concluent tout de même à la dangerosité des IPP. Les patients sont souvent exposés à des effets indésirables sévères, voire mortels : carence en magnésium, ostéoporose avec risque de fracture osseuse, pneumonie, atteinte de la fonction rénale, infections digestives à clostridium difficile, décès prématuré…

Une étude de 2019, focalisée sur un groupe de 93 335 patients ayant fait un épisode d’insuffisance rénale aiguë (IRA), révélait que 16 593 d’entre eux avaient pris un traitement par IPP. Après correction des biais, ces derniers présentaient un risque d’IRA multiplié par 4,35 comparativement aux autres patients. Cette même étude a porté sur 84 600 malades d’insuffisance rénale chronique (IRC), dont 14 514 avaient préalablement pris un traitement par IPP : ces derniers avaient un risque d’IRC multiplié par 1,20.

En janvier 2020, une autre étude de Maddison ajoutait à la charge des IPP une baisse des fonctions cognitives chez les personnes traitées pour le cancer du sein. L’impact des IPP a été étudié sur 551 malades répartis en 3 groupes selon l’ancienneté de leur maladie. Comparativement à ceux qui ne prenaient pas d’IPP pendant ces périodes, ceux qui en prenaient ont manifestés des problèmes de concentration plus sévères et une baisse plus prononcée de la qualité de vie.

Sources :

E. Hart, T.E. Dunn, S. Feuerstein et D.M. Jacobs, dans Pharmacotherapy, février 2019.

Safety of Proton Pump Inhibitors Based on a Large, Multi-Year, Randomized Trial of Patients Receiving Rivaroxaban or AspirinMoayyedi P., Eikelboom J.W., Bosch J., Connolly S.J., Dyal L., Shestakovska O., Leong D., (…), COMPASS Investigators
(2019)  Gastroenterology,  157  (3) , pp. 682-691.e2.

Annelise A. Madison, Alex Woody, Brittney Bailey, Maryam B. Lustberg, Bhuvaneswari Ramaswamy, Robert Wesolowski, Nicole Williams, Raquel Reinbolt, Jeffrey B. VanDeusen, Sagar Sardesai, William B. Malarkey, Janice K. Kiecolt-Glaser. Cognitive problems of breast cancer survivors on proton pump inhibitors. Journal of Cancer Survivorship, 2020; DOI: 10.1007/s11764-019-00815-4

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