Le monde comme représentation
Les thérapies quantiques sont passionnantes parce qu’elles nécessitent un changement de paradigme afin de les appréhender dans toute leur complexité. En effet, lorsque vous fouillez du côté de la radiesthésie et de la radionique notamment, il est impossible de tenter une explication « rationnelle » avec une approche en physique traditionnelle. Les outils à notre disposition ne semblent pas suffisants. Il faut alors construire une nouvelle forme de pensée, une nouvelle approche qui exige un détour par la physique quantique et la philosophie.
Comme vous le savez sans doute, en médecine énergétique, on parle de soin à distance. On sait que la vibration produite par une substance physique (ex : fleurs de Bach), agit comme l’information de cette substance. Autrement dit, si on écrit simplement le nom de la substance sur un morceau de papier, l’effet semble identique au patient à l’application de la substance elle-même. Comment cela est-il possible ? De même, comment un géobiologue peut-il détecter à distance, sur plan, et même agir sur le lieu à partir d’un simple plan ? Est-ce que le modèle (i.e. la représentation) serait confondu avec l’objet réel ? Peut-on réduire l’un à l’autre ? Est-ce que, ce que nous percevons comme la réalité, n’est pas réductible qu’à un agrégat d’informations nous permettant d’en faire naturellement une représentation personnelle ? Le monde réel, tel que nous le percevons en trois dimensions (+ le temps) n’est-il pas qu’une simple construction de l’esprit ? Ne pourrait-on pas imaginer un monde à n dimensions, ou même à dimensions fractales pour construire un nouveau modèle ? De nombreuses tentatives d’explications scientifiques ont émergé. Vous pouvez lire par exemple une page intéressante sur la physique synergétique, subquantique ou tachyonique sur ce lien.
Pour l’aspect philosophique, je vous propose de méditer sur cette question en prenant pour inspiration, Kant, Descartes et Schopenhauer. Voici, ci-dessous, quelques paragraphes extraits de http://www.schopenhauer.fr/
Le monde comme représentation
« Le monde est ma représentation ». Cette thèse ouvre le premier volume de l’œuvre principale de Schopenhauer. Elle dit essentiellement que malgré toute l’objectivité dont la science est capable, nous ne connaissons finalement du monde que la manière dont il est pour nous, c’est-à-dire dans sa dépendance de la conscience humaine, c’est-à-dire de notre intellect, c’est-à-dire encore du cerveau dont il est la fonction. Et cette limitation ne relève pas de facteurs individuels, psychologiques, qui seraient différents chez chacun : elle vaut de façon absolument générale pour tous les hommes, comme une condition universelle. Les inégalités entre individus sont d’un autre ordre, secondaires, bien qu’elles jouent aussi leur rôle.
Dès 1820, dans sa leçon inaugurale à l’université de Berlin, Schopenhauer expose sa thèse à ses étudiants en ces termes : « Il faut savoir se convaincre que le monde n’est là qu’à l’état de connaissance et du même coup dépendant du sujet connaissant que chacun est pour lui-même. L’être des choses est identique à sa prise de connaissance. « Elles sont » veut dire : elles sont représentées. Vous vous dites qu’elles seraient quand même là s’il n’y avait personne pour les voir et se les représenter. Mais essayez donc un peu de vous représenter clairement ce que serait alors l’existence de ces choses. Et vous verrez aussitôt que c’est toujours une vue du monde qui vous vient en tête et jamais un monde hors de toute représentation. Vous voyez donc bien que l’être des choses consiste en leur représentation. » Dans le style plus imagé qui lui est propre, Schopenhauer repart à l’assaut de l’objection qu’on voudrait lui faire : « Peut-être tout cela reste-t-il pour vous un paradoxe et que l’un ou l’autre parmi vous persiste à se dire en toute innocence : même si on vidait tous ces crânes de leur bouillie, cela n’empêcherait pas le ciel et la terre, le soleil, la lune et les étoiles, les plantes et les éléments d’être encore là. Vraiment? Regardez donc la chose de plus près. Essayez de vous représenter intuitivement un monde où il n’y aurait pas d’êtres connaissants : le soleil est toujours là, la terre tourne sur elle-même, le jour et la nuit, les saisons se succèdent, la mer fait ses vagues, les plantes poussent… mais tout cela que vous vous représentez maintenant n’est jamais qu’un œil qui le voit, qu’un intellect qui le perçoit : c’est-à-dire exactement ce que l’hypothèse prétendait exclure. Vous ne connaissez ni ciel, ni terre, ni soleil comme ils sont en soi et pour soi; vous ne connaissez qu’une représentation où tout cela se produit et se met en scène. »
Avec cette position, Schopenhauer s’insère dans le courant de la philosophie moderne, à compter de Descartes et de son cogito, en passant par Berkeley et son « idéalisme absolu », jusqu’à Kant et sa distinction du phénomène et de la chose en soi. Mais Schopenhauer se réclame aussi d’une tradition bien antérieure, née parmi les sages de l’Inde ancienne et recueillie dans la philosophie du Vedânta.
Le monde comme représentation n’est qu’un aspect du monde. L’autre est celui du monde comme volonté – le réel, inconditionné et indépendant de la représentation.
Idéalité du temps et de l’espace
Idéalité du temps
« L’idéalité du temps, découverte par Kant, est déjà contenue en réalité dans la loi d’inertie, qui appartient à la mécanique. Car, au fond, ce qu’établit cette loi, c’est que le temps à lui seul ne peut produire aucun effet physique, que par conséquent, à lui seul, et en lui-même, il ne change rien au repos ou au mouvement d’un corps. Il résulte déjà de là qu’il n’a aucune réalité physique, qu’il n’est qu’un idéal transcendantal, c’est-à-dire qu’il tire son origine non des choses, mais du sujet connaissant. S’il était inhérent aux choses en elles-mêmes à titre de propriété ou d’accidence, il faudrait que sa quantité, c’est-à-dire sa longueur ou sa brièveté, pût y changer quelque chose. Or, il n’en est absolument rien : au contraire, le temps passe sur les choses sans leur imprimer la moindre trace. Car les causes seules sont agissantes dans le cours du temps; lui, il n’agit pas. Aussi, quand un corps est soustrait à toutes les influences chimiques, — comme, par exemple, le mammouth dans les banquises de la Léna, un moucheron dans l’ambre, un métal précieux dans un air complètement soc, les antiquités égyptiennes (et même les chevelures) dans leurs nécropoles abritées, — des milliers d’années n’y changent rien. C’est cette absolue inefficacité du temps qui constitue, en mécanique, la loi d’inertie. Un corps s’est-il mis une fois en mouvement, nul temps ne peut le lui enlever, ou seulement le diminuer; ce mouvement est absolument sans fin, si des causes physiques ne réagissent pas contre lui. De même, un corps au repos repose éternellement, si des causes physiques n’interviennent pas pour le mettre en mouvement. Il résulte donc déjà de là que le temps n’est pas une chose en contact avec les corps, que ceux-ci et ceux-là sont de nature hétérogène, en ce que cette réalité qui appartient au corps ne peut être attribuée au temps; que, par conséquent, celui-ci est absolument idéal, attaché uniquement à la représentation et à ses organes. Les corps, au contraire, révèlent par la diversité de leurs qualités et les effets de celles-ci qu’ils ne sont pas seulement un idéal, mais aussi une réalité objective, une chose en elle-même, quelque différente de son phénomène que celle-ci puisse être. »
Idéalité de l’espace
« La preuve la plus convaincante et en même temps la plus simple de l’idéalité de l’espace, c’est que nous ne pouvons le supprimer en pensée, comme nous supprimons toute autre chose. Nous pouvons seulement vider l’espace; nous pouvons supposer que tout, tout, tout en soit absent, que tout en disparaisse ; nous pouvons très bien nous représenter l’intervalle entre les étoiles fixes comme absolument vide, et ainsi de suite ; mais l’espace lui-même, nous ne pouvons nous en débarrasser en aucune façon. Quoi que nous fassions, où que nous nous placions, il est là, et n’a de fin nulle part ; car il est la base de toutes nos représentations et la condition première de celles-ci. Cela prouve d’une manière certaine qu’il appartient à notre intellect même, qu’il en est une partie intégrante, qu’il fournit la trame du trame de celui-ci, sur lequel vient s’appliquer ensuite la bigarrure du monde objectif. Il se présente à nous aussitôt qu’un objet doit être représenté ; il accompagne ensuite tous les mouvements, tous les détours et tentatives de l’intellect intuitif, avec la même persévérance que les lunettes qui garnissent mon nez accompagnent tous les détours et mouvements de ma personne, ou que l’ombre accompagne les corps. Quand je remarque qu’une chose est avec moi partout et en toutes circonstances, j’en conclus qu’elle est attachée à moi; par exemple, quand je retrouve partout telle odeur particulière à laquelle je voudrais échapper. Il n’en est pas autrement de l’espace : quoi que je puisse penser, quelque monde que je puisse me représenter, l’espace est toujours là d’abord, et ne veut pas céder. Si maintenant, comme il s’ensuit manifestement de là, ce même espace est une fonction et même une fonction fondamentale de mon intellect, l’idéalité qui résulte de ceci s’étend aussi à tout ce qui le concerne, c’est-à-dire à tout ce qui se représente en lui. Ceci peut avoir aussi en soi-même une existence objective ; mais en tant qu’il s’agit d’espace, par conséquent de forme, de grandeur et de mouvement, il est subjectivement déterminé. Les calculs astronomiques si exacts et si concordants ne sont non plus possibles que parce que l’espace existe en réalité dans notre tête. Il s’ensuit donc que nous ne reconnaissons pas les choses comme elles sont en elles-mêmes, mais seulement comme elles paraissent. »