Les organes et les émotions
Selon Antonio R.Damasio, « une émotion est, face à un stimulus, une collection complète de réponses chimiques et neurales automatiques formant une structure distinctive ». Un sentiment, quant à lui, est « la transcription de cette émotion sur le théâtre de l’esprit à l’aide d’un processus conduisant à la production d’images mentales ». Il semblerait que l’émotion précédé le sentiment.
Le corps parle à travers la localisation de la sensibilité, voire de la douleur, sur certaines zones ou organes. Une émotion que nous ressentons affecte donc le corps temporairement ou non. A l’instant où elle se manifeste, elle modifie la fréquence cardiaque et la fréquence respiratoire, ainsi que la conductivité de la peau et cela avant même que le sujet n’ait pris conscience du sentiment. Le corps est marqué par les émotions qui s’inscrivent au niveau des tissus et notamment au niveau des fascias [1]. Le corps garde effectivement en mémoire des émotions depuis la vie intra-utérine. Il imprime dans ses tissus les chocs émotionnels que l’individu n’a pu exprimer.
Le système neurovégétatif (orthosympathique et parasympathique) gère les organes de façon involontaire. Les nerfs qui se rendent aux organes, viennent du crâne et du sacrum (parasympathique) et de la colonne vertébrale (orthosympathique). Il y a une relation directe, neurophysiologique, entre les organes et la colonne vertébrale.
Près de vingt années de pratique d’ostéopathie ont permis à Roger Fiammetti de déterminer avec précision les zones du corps et leurs correspondances émotionnelles et de mettre au point une technique qui détecte et élimine les nœuds tissulaires associés à des chocs émotionnels : l’ostéopathie somato-émotionnelle.
Le tableau ci-dessous présente le lien entre les émotions et l’organe associé.
Organe | Emotions |
Aisselle droite | Sentiment d’être une mauvaise ménagère ou un mauvais employé. |
Aisselle gauche | Sentiment d’être un mauvais parent. |
Appendice | Enfants se dévouant pour parents souvent exécrables. Conflit avec l’argent de poche. |
Cœur | Déception, amertume, peut de la perte (du pouvoir). Conflit du territoire (emploi, maison) et contenu du territoire (meuble, animaux). |
Côlon, caecum | Ennuis de famille difficiles à digérer. Conflits d’envie. |
Dents, email, caries | Ne pas avoir le droit de « mordre », de se rebeller. |
Estomac | Saturation de tout ce qu’on ne sait plus digérer. Conflit avec des gens que l’on ne peut éviter. Conflits familiaux. |
Foie | Peur de manquer, de mourir de faim ou de ne pas pouvoir assurer la sécurité et le confort à la maison. Colère, tristesse par rapport à des événements qu’on ne peut changer. Révolte, querelles d’argent. |
Glande thyroïde | Choses à dire non exprimées |
Intestin grêle | Sentiment d’opposition. |
Intestins | Sensation d’être humilié ou Sali. |
Muqueuse nasale et sinusale | Peur de ne pas sentir le danger. |
Œsophage | Peur de ne pas avoir assez. Peur de ne pas pouvoir « avaler » un événement. |
Os | Grande dévalorisation de soi dans les conflits mère-enfants. |
Ovaires | Perte d’enfants ou d’êtres chers. |
Pancréas | Perte de joie, peur de s’exprimer. Le son se coupe entre la pensée et son émission. Se réfugier dans le travail pour se sentir fort. Ignominie. |
Parotides | Peur importante de mourir de faim. |
Poumon | Peur d’étouffer psychique et physique. Peur de la mort, tristesse. |
Prostate | Ennuis avec les enfants ou rapport avec la descendance. Besoin de surexcitation lors des rapports sexuels. |
Rate | Peur de ne pas terminer quelque chose en cours. |
Reins | Phobies, peurs liées aux liquides notamment. Pas le courage de répondre aux agressions. |
Sein droit | Chez la femme droitière : conflit humain général ou relation mère-enfant dévalorisante. Chez la femme gauchère : conflit mère-enfant, conflit lié au foyer (divorce par ex) |
Sein gauche | Chez la femme droitière : conflit mère-enfant, conflit lié au foyer. Chez la femme gauchère : conflit humain général ou relation mère-enfant dévalorisante. |
Sigmoïde | Forte contrariété en relation avec un sale tour. Difficile à accepter. |
Testicules | Perte d’enfants ou d’êtres chers. |
Utérus | Conflit de peur, de frustration sexuelle. |
Vagin | Conflit de perte. |
Vésicule biliaire | Obsession face à l’échec, haine, résistance, rancœur. |
Vessie | Conflit de territoire. |
Ex : la vertèbre C4 (4eme cervicale) est en relation avec le foie via le nerf phrénique qui innerve la capsule de Glisson. Le foie est lié à la colère ou la culpabilité. Si un tel ressentiment existe chez un individu, il est donc probable qu’une manifestation physique puisse être constatée au niveau de C4.
Il serait donc possible, selon Roger Fiammetti de mettre en relation chaque vertèbre avec une émotion.
L’illustration ci-dessous, est extraite de son ouvrage « Le langage émotionnel du corps ».
Pour détecter les nœuds inscrits dans les tissus, suite à des chocs émotionnels non exprimés, Roger Fiammetti adopte l’approche somato-émotionnelle. En détectant, vertèbre par vertèbre, les nœuds inscrits dans les fascias, il est possible de dresser une « carte émotionnelle » du patient. On détecte des tensions physiques en relation avec des émotions refoulées.
La technique consiste à détecter par palpation des tissus et par l’observation des tensions, les endroits du corps qui sont en soufrance physique. Puis, le thérapeute maintient délicatement la tête du patient entre ses mains et le corps se libère sans aucune intrusion dans le libre arbitre. Le patient doit juste se laisse aller et se faire confiance. Lorsque les émotions du passé resurgissent, quand les souvenirs remontent à la surface, les tensions corporelles sont d’abord plus intenses puis diminuent et laissent place à une détente générale durable. Cette technique va permettre au corps de se libérer naturellement des tensions tissulaires inscrites dans les fascias. En libérant les nœuds inscrits depuis longtemps dans le corps, on va observer une rééquilibration de ce système neurovégétatif.
Vertèbre | Douleur |
C1 | Vagotonie, acouphènes, hyperacousie |
C2 | Arnoldite |
C3 | Migraines |
C4 | Douleurs épaules |
C5 | Déglutition difficile |
C6 | Douleurs aux bras |
C7 | Douleurs aux mains |
D1 | Fatigue chronique |
D2 | Troubles respiratoires |
D3 | Douleur sternum |
D4 | Douleurs précordiales |
D5 | Douleurs intercostales |
D6 | Douleurs gastriques |
D7 | Douleurs intercostales |
D8 | Dermalgies |
D9 | Spasmes au plexus solaire |
D10 | Mictions fréquentes |
D11 | Douleurs à la charnière dorsolombaire |
D12 | Troubles intestinaux, côlon irritable |
L1 | Constipation |
L2 | Diarrhées |
L3 | Varices, stase veineuse |
L4 | Cruralgie |
L5 | Sciatique |
Sacrum | Troubles génitaux |
Coccyx | Conception, infertilité |
[1] Le Professeur Jean-Claude Guimberteau, évoque un principe de globalité tissulaire : Il n’y a pas de discontinuité dans la matière vivante. On trouve partout une continuité tissulaire dans les muscles, les tendons, les structures veineuses et artérielles, dans les adipocytes…Le corps humain semble être un seul et même tissu qui s’est différencié fonctionnellement.
Source : Le langage Emotionnel du Corps, p.57-60, Roger Fiammetti, Guy Tredaniel Editeur, 2011. ISBN ; 978-2-81320-318-2.