La théorie des champs unifiés de Nassim Haramein
Nassim Haramein propose une théorie intéressante qui tente de réunifier la mécanique traditionnelle, la mécanique quantique et la spiritualité. Le “champ unifié” semble effectivement constituer un modèle cohérent pour unifier toutes les forces de la physique. Sa vision du monde et de la connaissance universelle est tout simplement passionnante. Voici un lien vers le site International Space Federation.
Ci-dessous, une vidéo qui présente un modèle scientifique qui rejoint les connaissances ésotériques.
Sur l’aspect scientifique :
Nassim Haramein démarre ses réflexions en renversant l’axiome de la géométrie classique et déclare que “la seule chose qui existe est le point”. Les systèmes finis et infinis sont en réalité complémentaires. On peut donc avoir une quantité infinie de divisions et d’informations dans les limites d’un espace fini. C’est le cas pour notre corps. Il postule, sans le démontrer, qu’on a bien une limite physique mais que l’on peut le décomposer sans limite (cellule, atome, proton/neutron, quark…). Il s’agit donc d’un monde fractal. Il propose donc d’axer les recherches sur un modèle de décomposition pour découvrir “les clés de la création” au lieu de chercher toujours plus loin l’existence d’une particule plus petite.
Il tourne plus en moins en ridicule certaines théories actuelles de la physique qui ne fonctionnent qu’en considérant qu’il existe une force infinie qui assure la cohésion du tout [A titre d’exemple, les protons sont présents dans le noyau atomique et éventuellement liés avec des neutrons par ce qu’on appelle “l’interaction forte” (ou force de couleur). Cette force étrange parfait le modèle standard avec l’interaction électromagnétique et l’interaction faible. Après un siècle de physique nucléaire, les lois et constantes fondamentales de l’interaction forte sont toujours inconnues, au contraire des lois de Coulomb et de Newton]
La physique nous enseigne que pour chaque action il y a une réaction égale et opposée. Il s’étonne donc que dans le modèle actuel, notre univers est en expansion mais que rien ne se contracte pour qu’il se développe. Il observe que la seule chose qui relie le tout, est l’espace. Il est présent entre les galaxies, les planètes nos cellules, nos atomes… La structure atomique est constituée de 99,99999…% d’espace. Tout ce qu’on pense être un monde “matériel” est en fait, constitué essentiellement de vide à 0,0000001%. Il propose donc de s’intéresser plutôt à la partie “vide” qu’à la partie dite “physique”. Peut-être que les objets ne définissent pas l’espace mais que l’espace défini les objets. Ainsi, il pense que l’espace ne peut être vide.
Selon sa théorie, la gravité serait la force fondamentale qui donne sa cohésion à notre univers. La gravitation est non seulement compatible avec la mécanique quantique, ce sur quoi la science a toujours achoppé, mais elle en est la continuité.
La fluctuation du vide serait en fait, un composant de la structure qui produit notre réalité. Il y a un échange constant entre la structure du vide et l’ensemble de la structure atomique de l’univers. Nous échangeons constamment des informations et cet échange peut se faire par l’intermédiaire des électrons, s’échangeant à travers le vide avec un positron toutes les millisecondes à la vitesse de la lumière. Les transfert d’informations surviennent à tous les niveaux, qu’on se situe à la taille de l’univers ou à la longueur de Planck (la plus petite chose de l’univers : 1,616×10-33 cm).
Cet échange d’information, relayé par le vide pourrait être l’agent organisateur qui produit la complexité et l’organisation de notre monde, même au niveau biologique. Cela pourrait même expliquer l’origine de la conscience. Le vide n’est donc finalement pas vide dans le sens usuel du terme mais plein d’énergie, une énergie qui connecte absolument tout. Tout est Un.
La matière noire n’existerait pas, selon lui. Il rejoint donc sur ce point l’ex directeur du CNRS, Jean-Pierre Petit, qui l’avait également suggéré dans le cadre de sa théorie sur les univers gémellaires : C’est une commodité, plus ou moins élégante, inventée par la communauté scientifique par déficience d’explication. Les 95% de matière manquante de l’Univers s’expliquent par l’incomplétude des équations d’Einstein, qui ne prennent pas en compte la torsion de l’espace-temps.
Selon lui, il n’y a pas 4 interactions fondamentales, mais 2. Les interactions nucléaires fortes et faibles n’existent pas, et n’ont été inventés que pour convenir de la non-prise en compte de la distribution fractale des trous noirs, qui suffit à assurer les cohésions que devaient prendre en charge les interactions nucléaires.
Il considère un atome comme un mini trou noir. C’est même la base de sa théorie. Ainsi il peut décrire le monde atomique avec les équations de champs d’Einstein. Les trous noirs répondent à une distribution fractale : Ils sont réparties depuis l’infiniment petit jusqu’à l’Univers lui-même, qui n’est qu’un donc aussi qu’un trou noir. Les galaxies et les étoiles contiennent un trou noir en leur centre.
On sait que la densité du vide à un effet sur notre monde physique (Effet Casimir). Il va plus loin en calculant la densité du vide dans le volume d’un proton : 1055 g/cm3. Or ce nombre correspond à la masse de l’univers. Les conditions pour qu’on ait un trou noir sont seulement de 10-39% de l’énergie disponible dans le volume d’un proton.
Le vide a une structure, et l’énergie du vide, dont l’équivalent-masse du volume d’un proton est exactement celui de la masse de l’Univers, assure la cohésion de l’Univers. L’énergie noire n’existe pas, l’accélération de l’expansion trouve son pendant dans l’effondrement du vide sur lui-même, conformément à la loi fondamentale de la physique dite Action-Réaction.
Les recherches de Nassim Haramein l’ont amené à penser que la structure du vide reposerait sous la forme d’un cuboctaèdre. Il explique sa théorie en faisant appel à la géométrie : un tétraèdre pourrait être impliqué dans la structure du vide car il est le plus stable des solides platoniques. La sphère serait la condition limite qui divise l’espace.
Lorsque Nassim Haramein “fusionne” les deux tétraèdres, (on obtient d’ailleurs une sorte d’étoile de Salomon vu du haut), cela s’insère parfaitement dans une sphère. La géométrie qui se trouve au centre de ces deux tétraèdres inversés, est un cuboctaèdre. Cette forme a été nommée par Buckminster Fuller le “vecteur d’équilibre” car c’est la seule géométrie en parfait équilibre en son centre, un hexagone en 3 dimensions. Ainsi toutes les forces s’annulent dans n’importe quelle direction. En combinant 64 tétraèdres Nassim Haramein obtient partout l’équilibre en son centre. Ce motif peut également être créé à partir de l’assemblage de 8 tétraèdres. En outre, cette figure à une forme fractale en 3D qui peut s’échelonner de l’infiniment petit à l’infiniment grand. En projetant cette structure, il retrouve la “fleur de vie”.
Il propose aussi un nouveau modèle pour le structure de l’espace-temps en intégrant le couple et l’effet Coriolis. Au lieu d’une surface lisse et sphérique, il propose le tore en double structure pour représenter le trou noir. Ainsi pour chaque rotation il y a une contre rotation. Haramein applique son modèle pour expliquer le fonctionnement des trous noirs dans les galaxies. Les trous noirs sont au centre de toutes les galaxies. mais seraient, selon sa théorie, antérieurs aux galaxies. Les trous noirs seraient en fait un modèle fondamental du vide lui-même et cela produit la matière. Ils n’absorbent pas seulement les informations mais diffusent également les informations. Il signale d’ailleurs que notre univers obéit à la condition d’un trou noir.
Black Hole devient Black Whole (le TOUT).
L’électron transporte les informations du monde matériel au vide. Il informe le vide puis le vide informe le monde matériel en retour. Selon ce principe, nous disparaissons et apparaissons constamment à la vitesse de la lumière. La moitié du temps, nous sommes le vide. Ce modèle explique plus simplement pourquoi la conscience émerge. La conscience ayant besoin d’une rétroaction, la structure du double tore permet cette rétroaction entre ce qui vient de l’extérieur et ce qui retourne à l’intérieur, informant le vide, repartant vers l’extérieur et lorsqu’il retourne vers l’extérieur, le vide nous informe du résultat de l’information, présente dans le vide. C’est finalement un échange entre notre compréhension interne et l’expérience de l’univers et la relation de toutes les compréhensions rassemblées dans le vide affectant la notre. Comme nous le disaient les différentes traditions ésotériques, nous sommes bien de la lumière. Ainsi, on peut dire qu’on co-crée notre réalité avec tout le monde.
Sur l’aspect ésotérique :
Haramein nous amène ensuite sur le terrain de l’histoire et de l’ésotérisme. Il fait un parallèle avec certains motifs qu’on trouve sur les grands sites historiques. Il suggère que les pyramides auraient été faites avec l’aide de peuples “venus des étoiles”. Il désassemble le Yin & le Yang pour le faire correspondre à la structure du double tore. De même, il évoque le Yi Jing, constitué de 64 symboles. Chacun est fait de 6 bâtonnets pleins ou brisés. Il reconstitue alors la totalité de la grille de 64 tétraèdres. Il poursuit en faisant un lien avec le schéma tétraédrique du vide qui se retrouverait sur les statues des chiens Fu, gardiens de la cité interdite en Chine. Ces chiens sont considérés comme les gardiens de la connaissance et ils la gardent en la conservant sous leurs pattes. Enfin, il retrouve son schéma tétraédrique dans le symbole de l’arbre kabbalistique ou arbre de la connaissance.
Bien entendu, on arrive toujours à argumenter sur la pertinence d’un propos, en mettant en exergue des exemples qui s’adaptent parfaitement. Cependant, sa théorie semble fondée. C’est un modèle général qui s’articule correctement. Sur le fond, j’admire les agitateurs qui remontent à contre courant. Rompre avec les thèses scientifiques de son époque requiert du courage. Nassim Haramein n’en manque pas. Je suivrai de près ses travaux.