Gemmothérapie
Le mot gemmothérapie provient du latin “gemmae”, qui signifie à la fois bourgeon et pierre précieuse. C’est une allusion à la stabilité apparente des bourgeons en hiver ainsi qu’à leur préciosité.
La gemmothérapie fut inventée par le médecin belge Pol Henry qui utilise des tissus embryonnaires végétaux en croissance tel que jeunes pousses, bourgeons et radicelles, préparés par macération dans un mélange d’eau, de glycérine et d’alcool. Pol Henry fut le premier à affirmer que le méristème (tissu végétal formé de cellules se divisant rapidement et qui constitue la zone de croissance des plantes) contenait toute l’« énergie informative » et que celle-ci pouvait guérir. Il dénomma cette pratique thérapeutique, la “phytoembryothérapie”. Le terme fut changé plus tard par l’homéopathe Max Tetau en “gemmothérapie”.
Communément appelée “médecine des bourgeons”, la gemmothérapie fait partie de la grande famille des phytothérapies, lesquelles proposent de prévenir et de traiter une variété de problèmes de santé à l’aide des végétaux. La gemmothérapie utilise exclusivement les tissus embryonnaires frais des plantes, arbres et arbustes, c’est-à-dire les bourgeons, les jeunes pousses et les radicelles.
Les bourgeons posséderaient certaines propriétés thérapeutiques supérieures à celles des diverses parties de la plante mature. A l’image des cellules souches, le bourgeon, étant un embryon, porterait en lui le potentiel de développement de la plante, un peu comme s’il était à la fois les racines, les tiges, les feuilles, les fleurs et les fruits. Il contient également de fortes concentrations d’éléments actifs comme des hormones, des oligo-éléments, des vitamines, des minéraux, etc.
Le bourgeon présente à sa base une zone mérismatique constituée de cellules indifférenciées ne créant pas de photosynthèse (plastes non fonctionnel) mais qui se multiplient très rapidement au moment du débourrage. Un méristème peut continuer à croître indéfiniment tant qu’il est en vie et produit chaque année les feuilles de l’arbre (une de ces cellules végétales, peut in vitro, reconstituer le végétal dans son entier).
Selon Philippe Andrianne, ces bourgeons renferment ainsi toute la puissance du végétal. Les cellules embryonnaires se retrouvent en phase de multiplication cellulaire intense. Ils contiennent plus d’acides nucléiques (information génétique) que les autres tissus et renferment des minéraux, oligo-éléments, vitamines et facteurs de croissance divers tels que hormones (auxines, gibbérelline) et enzymes et également la sève minérale concentrée apportée par l’arbre ou la plante au printemps.
Les bourgeons constitueraient donc un véritable concentré d’information qui renfermerait le potentiel du totum de la plante. Par exemple, le macérat glycériné de Tilleul argenté (Tilia tomentosa) posséderait à la fois les propriétés sédatives liées aux fleurs mais aussi les vertus dépuratives et diurétiques de l’aubier.
Les embryons, macérés dans un mélange d’eau, d’alcool et de glycérine, servent à fabriquer des solutions dans lesquelles se concentrent les principes actifs des végétaux. On les nomme macérats.
Il y a deux écoles de pensée quant à la préparation des produits de gemmothérapie. L’une privilégie l’utilisation de bourgeons sous forme d’extrait (macérat), alors que la seconde approche préconise une dilution préalable, de type homéopathique, qu’on appelera la forme 1D. La forme 1D correspond à une solution dix fois plus diluée que le macérat original. De plus, la préparation de départ ne comprend pas d’eau. Les bourgeons sont mis à macérer dans l’alcool et la glycérine seulement, ce qui va à l’encontre des préceptes du Dr Henry voulant que l’eau soit essentielle à l’extraction des éléments actifs de la plante.
La gemmothérapie s’utilise souvent pour détoxifier l’organisme, améliorer le sommeil, lutter contre la fatigue, lutter contre l’arthrose, renforcer les défenses immunitaires, traiter les maladies cardiovasculaires…
A noter que les laboratoires Biogemm propose aussi une gamme sans alcool. Les produits Biogemm sont disponibles sur le site de Green Nature.
Il peut y avoir quelques contre-indications, notamment en ce qui concerne les femmes enceintes. Au début de la grossesse, il est recommandé de se renseigner auprès d’un professionnel de santé avant de prendre des bourgeons. De plus, certains bourgeons sont déconseillés aux personnes cardiaques ou souffrantes de troubles de la coagulation et d’hypertension. On évitera aussi de l’utiliser en cas de cancer.
Bibliographie proposée :
- Gemmothérapie. Thérapeutique par les extraits embryonnaires végétaux. Henry P., 1982, Imprimerie St Norbert, Westerlo, dépôt légal N°D/1982/2322/O1.
- La Gemmothérapie : Médecine des bourgeons, Philippe Andrianne, Editions AMYRIS, 1998, ISBN : 978-2930353067.
- Traité de gemmothérapie – La thérapeutique par les bourgeons, Philippe Andrianne, Editions AMYRIS, 2011, 978-2875520012.
- Rajeunir nos tissus avec les bourgeons : Guide pratique de gemmothérapie familiale, Max Tétau et Daniel Scimeca, Guy Trédaniel éditeur, 2011. ISBN : 978-2813202956
- Gemmothérapie – Les bourgeons au service de la santé – Guide pratique et familial, Stéphane Boistard, Terran Editions, 2016. ISBN 978-2359810707.